mardi 16 octobre 2007

We love fantaisy

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       Disney Land

                                           une nouvelle de Maxime Gouache



Je me suis levé à 6h30 vendredi dernier.

J’ai pris le train pour aller passer un concours qui m’a laissé troisième sur liste d’attente. Je me suis dit que j’irais quand même à la We Love pour oublier cette malheureuse aventure. Mais pourquoi ma vidéo avec des Flanby qui dansent sur Hot Butter n’a pas convaincu le jury
?





Je mange un peu et pars rejoindre, Absolut dans le sac, mes camarades de soirée déjà éthérés. On compose un hymne pour chaque station de métro en frappant assidûment sur les vitres et dans les mains. Notre tube s’appelle « les putes de gare de Lyon ».



Arrivés à la station We Love, on suit les gens les plus fluos pour savoir par où c’est la fête.

Le parking est blindé, et un mec harcèle le staff parce qu’une Mini Cooper l’empêche de rentrer voir ses enfants malades. Il veut des gens pour la soulever et la déplacer. Je me planque.

Le fait d’être invité me donne le droit de faire la queue plus longtemps et de recevoir un bracelet fluo, avec « we love you » marqué dessus. Ça m’a fait beaucoup plaisir.





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Le portail passé, on entre à Disneyland, c’est là que je comprends pourquoi on parle de fluo KIDS. C’est plutôt sérieux comme trip. Il y  à même un château gonflable.




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J’appelle mes potes qui ont moins fait la queue que moi : « t’es où ? » « À côté du bâtiment rose ».



Il y a trois bâtiments, dont deux emplis de lumière rose. Le troisième est un chalet qui sert de vestiaire. J’abandonne ma quête d’amis et part faire le tour du proprio, armé de mon petit Lumix, plutôt compétent.




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Je rentre dans la grande salle de droite, où Sebastian joue.

Ce mec me fait penser physiquement à mâchoire d’acier dans James Bond, j’avais besoin de vous le dire. Les gens ont tous les bras en l’air et ils n’arrêteront jamais puisqu’il ne passe que des tubes. Du Ed Banger, du Oizo, du Prodigy, du Outlander etc etc. C’est un peu un Guetta qui passe les nouveaux hits club.








Je me jette corps perdu dans la foule dégénérée, attrape un regard féminin des yeux, mais le Lumix ne suit pas elle est trop rapide. Il me faudra un bon quart d’heure pour braver la masse humaine jusqu’au-devant de la scène où je retrouve mes super caupains. Je me sens un peu vieux malgré mon age parmi tous ces jeunes qui ont le nez collé à leur flaconnet de Poppers.



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Je canarde à gauche à droite avant de remarquer que la machine à fumée et le flash ne sont pas compatibles. On décide de sortir de l’étuve avant que Sebastian nous lâche encore du ATB modernisé.



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On retrouve le lieu le plus magique de Walt Disney, le lac. Qualifié de « transplantal » par un anonyme, il a en effet quelque chose de ça. J’ai l’impression d’être resté des heures au bord de cette étendue aqueuse, complètement hypnotique. La magie pour certains, c’était aussi de pisser dedans, et je dois dire que ça avait quelque chose de beau, en plus de l’espace éligible pour assise que ça dégageait.



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Je suis ensuite retourné dans la grande salle de droite voire Sebastian se barrer et DJ Koze commencer son set. Il fut triste de voire l’ouverture d’esprit d’une grande partie du public, qui s’en allât en même temps que mâchoire d’acier, sans même laisser à celui que l’on nomme Adolf Noise, le temps d’entamer son set.

Ce mouvement de foule a dégagé beaucoup de place, ce qui m’a permis de découvrir le phénomène Tecktonik en live. À savoir deux mecs gesticulant dans tous les sens sur de la minimal d’Outre-Rhin. Ils furent vite rejoints par des gens peu tolérants, qui entamèrent un clash, en mode danse du crabe versus Tecktonik. C’était super drôle, et je ne m’épancherais pas sur la scène qui pourrait faire l’objet d’un article à elle seule.








C’est en m’approchant de la deuxième salle que je compris avec déception que j’avais raté tous les lives de la soirée. À ce moment précis, j’en ai voulu très fort au public trop nombreux et peu coopératif de Sebastian, qui m’a retenu prisonnier de la salle aux sons trop populaires, ainsi qu’au lac, qui a dû m’hypnotiser pendant un bon moment.

Je rentre quand même dans la salle, ou je trouve une déco typique maison close, lustre violet et compagnie.

Data me surprend par son absence de look, fait rarissime dans le monde de la nuit. Il enchaîne « Satisfaction » de Benassi et « My Friend Dario » de Vitalic, et ça passe aussi bien qu’une banane au nutella. Je fais un peu de peumpideup puis me casse, lassé du public toujours accro au poppers. « T’en veut ? »








Non merci. Dehors il fait toujours aussi fluo, et je contemple un mec qui danse la Tecktonik sur la terre sèche. Ça fait des effets de fumée.

On m’apprend que des gens sont allés dans le lac, et que d’autres ont vu les poings des services de sécurité, qui n’avaient d’autre utilité que d’éradiquer une rixe naissante au bord de l’eau.

Un mec qui nomme son affectivement son pote « poulet » savoure les vertus de la polygamie avec trois outres à bière typées femelles.

Une fille vomit toute seule sur son transat.


Je décide de m’éloigner du lac, devenu dangereux.



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The Whignomy Brothers font du ping-pong. La molesse ou plutôt la douceur de celui qui passa du Visnadi, minimale cosmique que j’avais pu entendre sur le mix de Prins Thomas, a quelque chose de beau et d’apaisant. Son frère, plus énergique, sans délaisser la qualité, fait démarrer « Saccades » de Secret Cinema. Le soundsystem Funktion One est vraiment excellent.








Après cette scéance d’hypnose sonore, je prends la direction de la sortie, zombifié. Même le « Cif » de Tekel balancé par Detect à mon passage devant la maison close ne parviendra pas à me faire revenir à la conscience.



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La navette pour le metro est blindée de freaks en tout genre, parmi lesquels un quadra en blouse blanche à l’accent teuton : « Est zeu keuh la France a gaghné ? »



Hein ?



Ah oui c’est vrai, le monde réel, on n’est plus à Walt Disney.


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